L'air était froid, et les ruelles étaient sombres. Etrangement, nul ne marchait dans cet endrois si fréquenté habituellement, et même les chats semblaient ne pas oser miauler, de peur de réveiller quelque créature issus des ténèbres de la ville endormie.
Le samourai avançait à pas lents, sentant le froid mordant envahir son corps, et le silence menaçant s'insinuer dans son esprit.
Soudain, il dérappa, et s'affala sur le sol, en pestant. Se redressant avec vigueur, il étendit un large coup de pied sur le tas d'ordures qui l'avait fait chûter, avant que celui-ci ne pousse un long gémissement de douleur. Surpris, Keikoku se pencha vers cet étrange son, et son estomac se retourna: ce qu'il avait prit pour un vulgaire tas de gravas, était un homme, le corps ensanglanté, la peau tannée répendue autour de lui, et les membres brisés. Tremblant, et agonisant, le blessé tourna vers le jeune homme son visage difforme, et celui-ci put voir que ses yeux avaient été ouverts, et vidés de leur substance.
Recullant vivement, et sentant son estomac se retourner, l'aventurier mit la main à la poignée de son épée, avant de heurter un autre hamas suspect. Il se retourna, et il comprit: sur le sol, parmis les déchets puants, et suintant, trois cadavres torturés, et mourrants, laissaient une trace sanglante sur les pierres mal allignées.
C'est alors qu'un hurlement retentit, et qu'une silhouète jaillit depuis les rues allentours. C'était un homme, visiblement un marchand, vétu de ses vètements les plus chics, qui courraient en pleurant, se retournant sans cesse.
Aidez moi, je vous en supplie!!!!Hurla t'il en tendant les bras vers Keikoku, C'est L'innomable, Il va....il veux.....
Jamais l'homme ne termina sa phrase, car dans les ténèbres une nouvelle ombre venait de naitre, se proffillant en silence derrière le dos de sa victime appeurée. D'un geste vif, la créature frappa l'homme de sa main, et un atroce déchirement se fit entendre, alors que sa main passait au travers du corps du pauvre marchand, propulsant sur le sol un large jet d'hémoglobine.
Le nouveau cadavre s'écroulla, et l'étrange apparition leva sa gueulle vers le ciel, et poussa un hurlement strident, et macabre qui laissa le samourai paralysé. Il s'agissait d'un rire. Cette créature riait. Cette créature était humaine.....
Les yeux de Tarabas se braquèrent vers le jeune homme, et un large sourrire se dessina sur son visage. Un sourrire emprunt de folie.....
Sa voix déchira le silence. Elle était douce, et calme, comme si ce qui venait de se passer devant lui était la plus naturelle des choses du monde:
On ne vend pas un morceau de pain à un membre de la guilde des assassins....non....ça ne se fait pas.....pas quand je peux le savoir......
D'un geste ample, l'Innomable se retourna, et s'éloigna en direction des ombres.